Home » Numéro 25-2022 » Visions d‘ailleurs » Impressions d'Afrique du Sud

Impressions d'Afrique du Sud

La philosophie de HORSCH est claire : chaque client a des exigences spécifiques et mérite d’être au centre de toutes les considérations. Cela vaut pour tous les marchés même les plus éloignés. Micha Trotzky nous parle de ses activités commerciales en Afrique du Sud. 

Micha Trotzky est responsable de secteur HORSCH pour l’Europe du sud, l’Afrique et depuis peu, l’Océanie : Australie et Nouvelle-Zélande. Pour pouvoir appréhender les spécificités de ces régions et des clients, il se déplace sur le terrain. Cette année, il s’est déjà rendu quatre fois en Afrique du Sud, parfois accompagné de Philipp Horsch – qui connaît la région de ses précédents voyages – et de Jonas Leeb, fils de Theodor Leeb.
« Cela fait maintenant presque 10 ans que nous sommes présents en Afrique du Sud », explique Micha Trotzky. « Notre partenaire et importateur est l’entreprise TERRATILL, créée par l’entrepreneur agricole sud-africain Sarel Haasbroek». Elle est implantée dans la région de Johannesburg, où se situe par ailleurs la majorité des clients HORSCH. Avec une superficie d’environ 3 millions d’ha de surfaces cultivées, les principales zones de culture de maïs et de soja d’Afrique du Sud se trouvent ici. La région est très étendue et les sols très hétérogènes, allant de terres sableuses, argileuses à pierreuses. Le tassement des sols demeure une problématique commune. Pour y remédier, il est utile de procéder à un décompactage de 50 à 70 cm de profondeur, à intervalles réguliers. Cette pratique facilite également l’accès des racines aux couches d’eau profondes. La région se situe à une altitude relativement élevée qui culmine à 1500 m. Les faibles précipitations, qui atteignent 500 à 700 mm sur une courte période, constituent le principal facteur limitant pour l’agriculture. Ces dernières années, le phénomène climatique La Niña a contribué à la hausse des précipitations. En complément du maïs et du soja, sont cultivés du tournesol, des cacahuètes, de la pomme de terre et d’autres cultures intensives, d’où le besoin d’irrigation. Les rendements varient très fortement en fonction de la pluviométrie et d’une région à l’autre. Sans système d’irrigation, on ne peut monter guère plus qu’à quelques tonnes. En maïs, le rendement moyen est de 7 t/ha. Par exemple, un agriculteur était particulièrement fier d’avoir récolté 4 t de soja car habituellement, le niveau se situe plutôt autour de deux.    

La pluie coïncide avec le printemps local, soit à partir d’octobre. C’est là que commence la saison culturale. L’automne et l’hiver (avril à octobre) sont souvent secs. 

Une agriculture diversifiée

Nos clients gèrent de très grandes exploitations et cultivent des surfaces de 1 000 ha voire plus, aux activités diversifiées. L’élevage de bétail, généralement de bovins, s’ajoute à la gestion de fermes-auberges, ou bien encore, à l’élevage de vaches laitières et de porcs. Il est tout à fait commun de faire paître les bœufs dans les champs moissonnés.
L’ensemble des grands tractoristes sont représentés dans la région. Les exploitations que j’ai visitées possèdent des tracteurs puissants articulés, en version chenillée ou non. Les engins agricoles de dernière génération, du tracteur, au semoir en passant par le pulvérisateur et la moissonneuse, trônent dans les entrepôts des exploitations, quand ils ne sont pas stockés à l’air libre. Les silos et les éoliennes alimentant les pompes à eau des exploitations font également partie du paysage, au même titre que les habitations des propriétaires et du responsable de la ferme.
Une particularité de l’Afrique du Sud : certaines machines sont fabriquées par des entreprises locales. Il existe même des fermes qui conçoivent elles-mêmes leurs propres outils ou les font fabriquer sur mesure.
En Afrique du Sud, le labour a définitivement fait son temps.

A la lumière de ce que j'ai pu observer chez nos clients, trois stratégies culturales se dégagent :

  1. Travail du sol de la totalité des surfaces, suivi du semis
  2. « Pre-Planting » ou StripTill: un travail du sol en bande réalisé en préparation du semis de septembre. C'est une pratique simple pour les agriculteurs. Les semis coïncident avec le début de la saison des pluies. L’objectif consiste à produire au maximum dans un laps de temps très court. Les vitesses de travail oscillent alors entre 12 et 14 km/h. L'engrais est appliqué lors des deux opérations : avec du phosphore lors du travail du sol, puis avec de l’azote pour la seconde opération des semis.
  3. Semis direct : cette technique ne s’apparente pas au « No-Till » car un décompactage du sol à 10 voire 15 cm de profondeur est réalisé à l’aide de dents situées devant la rampe de semis. Un apport d’engrais est réalisé simultanément. Cette technique nécessite des vitesses de travail moins élevées, même si elles avoisinent tout de même les 10 km/h.

Le choix de la technique utilisée dépend à la fois des spécificités du sol, mais aussi de la philosophie et de l'expérience de chaque agriculteur. Le procédé de décompactage décrit précédemment (annuel ou bien sur plusieurs années) est utilisé dans les trois cas de figure.

A chaque technique sa solution

Notre gamme de produits nous permet de répondre au plus près des besoins des agriculteurs sud-africains. Dans le cas de la première stratégie, le Joker RT et HD de 6 à 12 m sont les outils les plus vendus, au même titre que le Terrano et le Tiger MT disponibles en 4 à 12 m.
Le Maestro constitue le semoir le plus commercialisé pour ce marché et est proposé en 8 à 24 rangs avec un interrang de 76 à 91,5 cm (30 à 36 pouces). Notre configuration en 24 rangs équipée du système de doseur monograine électronique en 76 cm d'interrang a bénéficié d'une situation de monopole pendant de nombreuses années ce qui nous a permis de prendre d'importantes parts de marché. Nous ne vendons par ailleurs que les systèmes de doseur AirVac car les conditions humides de semis au début de la saison des pluies ne permettent pas d'utiliser la roulette de plombage. 
En StripTill, HORSCH propose l’Evo déjà commercialisé depuis déjà des années sur le marché européen. C’est une machine qui n’a en revanche pas été mise sur le marché sud-africain. La plupart des machines utilisées pour pratiquer le Pre-Planting ou StripTill sont de fabrication locale. Le semis est ensuite réalisé dans la foulée au Maestro à une vitesse de travail élevée. 
Le semis direct constitue un marché particulièrement porteur, notamment le semis direct avec semoir à dents. Le Focus a fait là-aussi ses preuves depuis des années sur de nombreux marchés et en Afrique du Sud, quelques machines combinant Focus et Maestro sont déjà en route. Par ailleurs, nous testons depuis quelque temps d’autres machines en Afrique et en Amérique du Sud afin de combiner les retours d’expérience de ces deux marchés et de développer en complément du Focus d’autres solutions pour le semis direct.

Des machines tout-en-un

Les clients sud-africains sont convaincus de la qualité HORSCH car nos machines sont à la pointe de la technologie et équipées de fonctions tout-en-un : du VariableRate au SectionControl en passant par le système de pilotage et de dosage de la semence et de l’engrais. Nous concevons toutes les fonctions de nos machines. HorschConnect constitue un réel argument commercial. Il en est de même du système de trémie centralisée MTS (Main Supply Tank). Celui-ci permet l’apport de la semence sur chaque rang de manière individualisée et selon les besoins. La rapidité et la simplicité de remplissage du semoir en semence présente un grand avantage, surtout au début de la saison des pluies lorsque les fenêtres de semis restent limitées. Le repliage rapide du semoir tout comme la simplicité de transport sur route malgré une largeur de travail importante sont également très appréciés. Cela permet à l’agriculteur de passer d’un champ à l’autre en un clin d'œil lorsque les conditions sont favorables au semis.»