Home » Numéro 25-2022 » Stratégie d‘utilisateur » Agriculteurs depuis sept générations au coeur de la Corn Belt : C & M Rademacher Farm, USA

Agriculteurs depuis sept générations au coeur de la Corn Belt

Située au centre de l’Ouest américain, la Corn Belt est la région de la culture du maïs par excellence. Elle représente aussi l’un des plus gros marchés mondiaux pour les équipements de semis monograine. Les semoirs HORSCH ont fait leurs preuves.

À la tête d‘une exploitation établie initialement dans l’est de l’Illinois, Charlie et Matt Rademacher sont restés fidèles à la tradition agricole familiale. L’exploitation remonte en effet à 1854, date à laquelle leurs aïeux quittent l’Allemagne pour émigrer aux Etats-Unis.
Représentants de la cinquième génération, les deux frères font leur début dans l’agriculture à Joliet, une ville de l’Illinois à 60 km au sud-ouest de Chicago. Dans les années 90, leur ville natale subit de profondes mutations. L’urbanisation croissante combinée à la hausse de la population entraînent la suppression de nombreuses surfaces agricoles et le développement de la circulation à proximité de l’exploitation. Cette région jadis principalement rurale s’industrialise. En 1999, les deux frères décident de délocaliser leur exploitation à Alvin, plus au sud de l’Illinois. Outre le fait d’avoir augmenté la surface de leur exploitation, ils ont transmis leur passion pour l’agriculture à la septième génération, déjà à pied d'œuvre.

Plus d’un tiers de la production mondiale de maïs et de soja est cultivé chaque année dans la Corn Belt, à destination du marché local et de l’export. L’Illinois, est l’un des plus gros producteurs américains de soja et de maïs. Les cultures en rangs y sont prédominantes depuis des générations, même si les céréales et les cultures spéciales prennent plus de parts dans la rotation de certaines régions. L’Illinois représente 12 % de la surface agricole totale dédiée au maïs et au soja, soit 180 millions d’acres (72 850 ha).En 2021, la production de maïs a atteint 2,19 milliards de buschel (56 millions de tonnes), soit 4,8% de la production mondiale de maïs.   

Le Maestro en piste depuis 2021

Les frères Rademacher s’intéressaient à la technique du semis monograine déjà bien avant de faire l’acquisition de leur HORSCH Maestro SV 3620 l’an dernier. « Nous cherchions un semoir polyvalent, capable de fournir un travail de qualité sur nos différentes parcelles, certaines étant cultivées en conventionnel et d’autres en semis direct », explique Charlie Rademacher. « Nous adaptons nos pratiques culturales en fonction des spécificités de nos sols. Nous pratiquons le semis direct sur nos sols lourds et argileux qui exigent donc une pression suffisante sur les éléments semeurs. Sur les sols préparés, nous pouvons en revanche semer à une vitesse plus importante. Il nous faut donc un semoir capable de garantir une dépose précise de la semence et d’augmenter la productivité sur l’ensemble de notre exploitation.» Et par productivité, il ne faut pas seulement entendre le volume de semence et d’engrais liquide disponible mais aussi la vitesse. « Nous avons étudié tous les semoirs disponibles sur le marché, en particulier ceux qui promettent de très hauts niveaux de productivité. Ce type de semoir fonctionne sur la base d’un système mécanique de transport de la semence du disque semeur jusque dans le sillon, par le biais de languettes ou de brosses. Mais nous avons rapidement constaté les limites de ces machines. Une vitesse minimum de travail est par exemple nécessaire pour garantir la précision de dépose de la semence. Or, notre vitesse est limitée en semis direct, en raison des résidus organiques et des conditions de sol. Ces systèmes n’étaient donc pas adaptés à toutes nos parcelles », détaille Charlie Rademacher.

Dans ce cas, pourquoi vouloir combiner une vitesse de travail élevée et des capacités importantes de semence et d’engrais? Les objectifs de productivité et d’optimisation du débit de chantier s’imposent dans de nombreux États américains. Ceci s’explique par les évolutions climatiques qui affectent la majorité des régions de grandes cultures depuis 25-30 ans. « Dans les années 70 à 90, nous pouvions presque toujours démarrer les chantiers en mars. Mais le printemps arrive maintenant de plus en plus tard dans la Corn Belt, en raison de conditions humides occasionnées par des épisodes tardifs de fortes pluies.  Il arrive que nous devions réaliser tous les chantiers – qu’il s’agisse du travail du sol, des traitements de protection des cultures ou des semis – en l’espace de deux à trois jours. Cette saison, j’ai réussi à semer à moi seul 560 acres (220 ha) en une journée, en comptant les allers retours nécessaires au remplissage des cuves de semence et d’engrais. Nous n’aurions jamais pu réussir un tel exploit avec notre précédent semoir », explique Charlie Rademacher. « Nous rencontrons désormais un problème sur les parcelles cultivées en conventionnel : le semoir avale tellement d'hectares que je n'arrive plus à rivaliser et à préparer mes parcelles à temps », s’amuse Matt Rademacher. « Nous avons des années plus humides avec des fenêtres plus courtes pour le semis. Il est donc primordial d’investir dans des techniques de semis alliant productivité et précision afin de tirer profit de la moindre petite opportunité de sortie au champ. C’est le timing qui dicte la réussite lorsqu’il est question de rendement », s’accordent les deux frères.

Des écartements plus importants

L'exploitation des Rademacher n'a de cesse de transformer à chaque génération ses pratiques culturales. Dans les années 70, toutes les parcelles étaient labourées et l’écartement standard était de 38’’ (96,5 cm). Aujourd’hui, l’exploitation est cultivée de manière hybride, en semis direct ou en conventionnel - en fonction des caractéristiques des sols et de leur topographie. Dans la Corn Belt, l’écartement standard est de 30’’ (76 cm), cependant les frères Rademacher ont opté pour une stratégie différente.« Nous semons le maïs et le soja avec un écartement de 20’’ (50 cm). Cela fonctionne parfaitement pour ces deux cultures. La fonction ISOBUS disponible sur le Maestro nous permet de moduler la dose de semence en fonction de nos besoins. Grâce à ce faible écartement, nous pouvons semer à 46 000 grains par acre (113 600 grains par ha) sur les sols les plus riches et descendons à 28 000 grains par acre pour les sols les plus sableux. Cette technique n’est pas envisageable avec un écartement de 30”. Pour le soja, nous diminuons le peuplement. Nous semons désormais à 120 000 grains par acre, soit bien en-deçà des 130 à 160 000 grains d’usage. En choisissant les bonnes variétés, nous arrivons ainsi à augmenter notre rendement tout en réduisant les coûts liés à la semence », confirme Matt Rademacher.   

Aux Etats-Unis, la modulation de dose de semis et d'engrais est une pratique utilisée depuis déjà une génération. Depuis le développement de cette technique dans les années 1990 à 2000, de nombreux agriculteurs y recourent afin de maximiser leurs rendements. Plus les retours d’expérience sont importants, plus cette pratique démontre en fait l’importance de maîtriser les coûts des intrants (semence et engrais).  En maïs, les deux frères modulent la dose de semis en fonction du type de sol. Les caractéristiques du sol dictent en effet la valeur limite de semis à ne pas dépasser afin d’assurer un potentiel de rendement satisfaisant. Pour les sols sableux, un peuplement trop important risque de produire des tiges trop peu solides susceptibles de casser en cas de vent, et de générer des pertes. Ces facteurs de stress favorisent aussi la formation d'épis et de grains de taille parfois très hétérogène. Forts de ces connaissances, les frères Rademacher sèment de telle manière à obtenir des épis les plus uniformes possibles. « Si la moissonneuse est réglée pour moissonner de gros épis alors qu'ils sont plus petits dans les faits, cela se traduit par des pertes importantes. Notre objectif est donc de maintenir nos cultures dans un souci d’homogénéité afin de maximiser nos récoltes », explique Charlie Rademacher. Il ajoute: « Pour nous garantir des niveaux de rendement plus élevés, nous misons sur la solidité des tiges et l’uniformité de la taille des épis car cela nous évite évidemment de nombreux problèmes lors de la récolte.»

Un semoir simple d’utilisation

Par rapport à d’autres semoirs du marché, le Maestro tire son épingle du jeu : les deux frères ont été séduits par sa simplicité d’utilisation grâce au doseur AirVac. Ils travaillaient auparavant avec un semoir qui avait été ré-équipé d’un dispositif de doseur monograine. « Le fonctionnement du Maestro SV est simple. Nous nous sommes rapidement familiarisés avec le fonctionnement de la machine et avons pu l’utiliser dans la foulée. La modification des réglages en fonction des différentes variétés de semence est aisée comme le changement des paramètres. L’outil bénéficie par ailleurs d’une conception très compacte, indique Matt. Les deux frères sont convaincus de la facilité d’intervention sur le système de trémie centralisée MTS. « Il arrive qu’un corps étranger rentre dans la trémie. Le système est très facile à nettoyer  - la coupure d’alimentation de la réserve de semence et le démontage des tuyaux se font en un clin d'œil. Sur d’autres semoirs, nous devions passer parfois près de deux heures pour nettoyer un tuyau. Maintenant,15 à 20 minutes d’arrêt suffisent avant de pouvoir semer à nouveau.»

Le Maestro se distingue par sa maniabilité. « Nous avons choisi d’équiper notre Maestro de pneus de grand diamètre ce qui est un vrai plus comparé à nos précédents semoirs. Le premier avantage concerne le transport. On gagne aussi en stabilité. Et un autre point non négligeable est que les éléments semeurs sont positionnés plus haut alors qu’ils sont habituellement très proches du sol », détaille Charlie. « Grâce au transfert de poids combiné aux pneus de grand diamètre, nous n’avons pas de pertes de rendement liés au compactage occasionnés par le passage des roues sur les rangs. L’association du chenillard et du Maestro nous a garanti d’excellentes récoltes », poursuit-il. Afin de préserver la structure des sols sur l’exploitation, il est crucial de recourir à des outils bénéficiant d’un poids bien réparti et limité par essieu. Pour compléter la stratégie de transfert de poids et les larges pneus du Maestro, les deux frères équipent également leurs moissonneuses et leurs tracteurs de chenilles. Matt ajoute: « Le remisage du Maestro est très facile. Dès qu’il pleut, nous mettons l’outil à l’abri dans notre hangar. Contrairement à notre précédent semoir, il bénéficie d’une largeur de transport plus réduite, ce qui nous permet de le remiser complètement et sans encombre.»
Les frères Rademacher ont adapté leur Maestro SV de manière très ingénieuse: ils ont ré-équipé leur semoir avec un système permettant d'appliquer un insecticide liquide directement dans le sillon. « Même en recourant à des variétés de maïs génétiquement modifié, nous devons faire face à l’apparition de ravageurs de plus en plus résistants dans les sols », affirme Matt. La résistance progressive des insectes aux OGM concerne aussi de nombreuses régions.
La gamme de semoirs Maestro gagne du terrain dans de nombreuses régions des Etats-Unis. Des cultures en rangs aux cultures spéciales comme le colza, le Maestro fait l’unanimité auprès de tous ses utilisateurs. Il se différencie des autres semoirs du marché américain grâce à trois atouts majeurs: l’augmentation du débit de chantier journalier, une précision optimale de semis grâce à sa technique robuste (du châssis à la rampe de semis en passant par les éléments semeurs et la technologie de doseur) et enfin une conception unique sur le marché garantissant le dépôt précis de chaque graine dans un sol de structure homogène.