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Cruiser XL - Douze mètres d’un seul coup

HORSCH, spécialiste du travail du sol superficiel, nous dévoile sa gamme Cruiser XL. Nous avons pu essayer la version 12 mètres de cet outil pour nous rendre compte de son efficacité.

Alexander Brockmann

Avec le Cruiser XL, HORSCH sort de sa zone de confort. Il est vrai que le travail très superficiel avec un outil à dents relève souvent du défi technologique. De fait, on observe depuis quelques années un retour significatif des cultivateurs équipés de dents fines à ressorts. En effet, la vibration des dents améliore leur polyvalence, du déchaumage jusqu’à l’incorporation de cultures intermédiaires, en passant par la préparation du lit de semences. Bien entendu, les limites se trouvent au niveau de la profondeur maximale de travail et du dégagement sous bâti.

Avec un premier déchaumage suivant une récolte de céréales, nous avons pu obtenir un meilleur aperçu de cette machine de 12 m de large, le fleuron de la gamme Cruiser XL. Ajoutons également que l’entreprise familiale propose le plus large cultivateur superficiel du marché. La concurrence propose uniquement des machines de largeurs moindres (avec parfois plus de rangées de dents).

Le modèle de base

Avant l’achat d’un cultivateur, il est nécessaire de disposer des informations de base. Elles permettent de peser le pour et le contre pour chaque produit. Notre Cruiser XL offre une largeur de travail de 12 mètres. 81 dents sont réparties sur six rangées, avec un espacement sur la rangée de 90 cm, ce qui correspond donc à un interrang de 15 cm. L’espace entre poutres de 70 cm permet un mélange homogène. Le dégagement sous bâti s’élève à 60 cm.

La machine à l’essai, avec son poids de 13,98 tonnes, a montré dans la parcelle qu’elle pouvait travailler le sol en conditions sèches. Il ne faut pas lésiner sur la puissance du tracteur. Selon HORSCH, le Cruiser 12 XL n’est efficace qu’avec une puissance de 500 ch au minimum. En conséquence, attelage cat. IV, anneau ou boule d’attelage sont les seules alternatives possibles. Malgré la taille imposante de l’outil, il conserve une largeur de transport dans les normes (2,98 m). Le châssis de grande dimension avec roues simples 44/65-22 permet de passer de la position travail à la position de transport en toute sécurité. Comme d’habitude avec les machines de grande largeur, le guidage homogène en profondeur est maintenu par le packer à l’arrière et les roues de support frontales. Des roues de dimension 400/60-15.5 sont installées à droite et à gauche.

Données techniques

Châssis 100 x 100 mm, repli en cinq segments (deux distributeurs DE), dégagement sous bâti 60 cm, 6 rangées, écartement sur la poutre de 70 cm, deux roues doubles de support, réglage hydraulique de la profondeur avec clip Alu, profondeur de travail de 15 cm environ.
Dents à ressort : 25 x 25 mm, 81 dents, pré-tension à 150 kg, interrang de 150 mm, socs étroits de 50, 80 et 100 mm, soc patte d’oie de 200 mm.
Nivellement et ré-appui : rouleau double RollPack de 550 mm avec suspension pendulaire, disques concaves de 460 mm.
Poids et dimensions : 13 980 kg, hauteur de transport de 3,98 m, largeur de transport de 3,00 m, puissance nécessaire : à partir de 500 chevaux.

Essieu de transport tout à l’arrière

Arrivé sur le terrain, le dépliage en cinq sections se déroule en deux séquences. Tout se passe en actionnant deux distributeurs hydrauliques double effet depuis le siège du tracteur. Des plaques de maintien massives, permettant de sécuriser la machine contre le roulis au transport, doivent préalablement être enlevées. Cela se fait très simplement. En complément, deux clips alu situés sur les vérins hydrauliques du châssis principal sont également à retirer. Ainsi, le cultivateur est rigide et atteint la hauteur de 4.00 m en position transport. La garde-au-sol est alors de 20 cm.

De plus, des clips alu sont à retirer du vérin du timon. Ils ont pour fonction d’aligner le Cruiser XL horizontalement pendant le transport. Puis, tout se gère de façon hydraulique. On commence par actionner le clapet ‘’repliage 90’’. Les sections intérieures se déplacent horizontalement. Pendant ce temps, le packer et les roues se déploient automatiquement. De façon concrète, l’essieu de transport et le packer central effectuent une rotation et permutent afin d’être totalement relevés et remplacés par le packer. HORSCH nomme ce principe ‘’essieu revolver’’. En position travail, l’essieu de transport n’a plus aucune fonction même dans les fourrières. Nous en reparlerons ci-après.

Ensuite, le deuxième distributeur, ‘’repliage 180’’, doit être actionné pour déplier les deux sections extérieures. Peu avant la fin de la manœuvre, il faut avancer lentement, pour éviter les dommages sur le packer. Enfin, le distributeur doit être pressurisé pendant un court instant pour permettre aux boules d’azote des segments de se remplir, puis on relâche la pression. D’une part, la boule d’azote garantit la mise sous pression des segments, de sorte que les dents des deux parties repliables puissent mieux pénétrer dans le sol. D’autre part, elle peut compenser un relief inégal.

Réglage de la profondeur de travail

Pour obtenir la qualité de travail souhaité, le réglage de la profondeur de la machine est un critère fondamental. Comme tous les outils de travail du sol HORSCH de grande largeur, on règle la profondeur au moyen de clips alu de différentes largeurs. Ainsi, à chaque point de réglage, un emplacement est prévu pour les stocker. En position relevée, les clips sont compressés sur la tige des vérins de réglage de la profondeur. L’utilisateur doit insérer la même combinaison de clips de couleur sur un total de neuf points de réglage, auxquels s’ajoutent les deux doubles roues frontales et le vérin du timon à l’avant. D’autre part, il y a six vérins pour le réglage du packer arrière. Etant donné que l’on doit toujours repositionner les clips pour le changement de profondeur, modifier la profondeur en conduisant est impossible, par exemple si l’on veut travailler un peu plus en profondeur dans les fourrières.

Des dents à ressort plus longues

Au premier regard, on reconnait le design peu commun de la nouvelle dent à ressort HORSCH. La double spire de la dent est située devant la poutre. Après, la dent court au-dessus de la poutre, ce qui permet d’élever la hauteur sous bâti de la dent de 10 cm, soit de 60 à 70 cm.

Autre particularité : La dent à ressort est pré-tendue à l’aide d’une plaque en téflon. Elle est vissée directement à la butée d’arrêt de la dent. Grâce à la pré-tension, l’effort de déclenchement est de 150 kg. La course d’escamotage est de 20 cm environ. HORSCH garantit une profondeur de travail de 15 cm. Et surtout en conditions très difficiles, les dents rentrent parfaitement sans s’escamoter vers l’arrière ni se déformer sous l’effet d’une charge continue. Si l’on doit remplacer une dent, un dispositif de fixation à l’avant du cadre permet de la démonter rapidement et facilement.

La dent à ressort HORSCH sera prochainement montée sur les versions portées du Cruiser.

Des manœuvres sécurisées

Les Cruiser 10 et 12 XL disposent, à l’instar des machines HORSCH bien connues telles que le Joker 10/12 RT ou le Terrano 10/12, de l’essieu revolver (dont le fonctionnement a été expliqué plus haut lors de la procédure de dépliage). Dans les fourrières, le Cruiser se tient donc sur l’ensemble de son rouleau et à l’avant sur les grandes roues doubles de support. L’essieu n’a aucune fonction en position travail.

Grâce à cette position de la machine dans les fourrières, le chauffeur manœuvre facilement vers la voie suivante, sans qu’il n’ait à craindre de basculement (d’autres constructeurs relèvent souvent la machine sur l’essieu, ce qui peut s’avérer très délicat, surtout en grande largeur). Les roues folles de support se dirigent facilement en bout de champ, sans riper. Au travail, elles aident à orienter et à suivre les contours de manière appropriée. Aucun pianotage des roues de support n’a été observé. Elles évoluent sans heurt. Bien entendu, le packer tourne facilement en fourrière, évitant tout effort latéral sur le packer et ses supports.

Double rouleau avec réglage de l’angle d’attaque

Comme mentionné ci-dessus, la machine est entièrement soutenue dans les fourrières par le rouleau double et les roues de support frontales. En plus de son rôle de ré-appui et d’émiettement, le double rouleau a également deux autres fonctions. Le rouleau double à anneaux en U, d’un diamètre de 550 mm, est disponible sur les deux modèles du Cruiser XL de grande largeur. Le rouleau dispose d’une grande polyvalence d’utilisation et d’une portance élevée.Son profil est ouvert : les anneaux en U se remplissent de terre, permettant d’accroitre la consolidation du sol. La nouveauté réside dans sa suspension pendulaire. Elle permet un réglage parallèle à la profondeur. Pour le réglage, l’utilisateur se sert des butées situées sur le premier rouleau. Il suffit de régler les butées pour que le rouleau travaille au même niveau que le rouleau arrière ou pour qu’il soit légèrement relevé dans les sols légers, pour éviter de glisser ou de s’enfoncer. Il en va de même pour la butée supérieure : en sols durs, il peut simplement remonter.

Une série de disques concaves est positionnée entre les dents et le double rouleau. Ils répartissent la terre soulevée par les dents pour niveler l’horizon devant le packer. Ils dirigent le flux vers le milieu de la machine. Les disques sont fixés sur le support du rouleau, de sorte que la profondeur de travail est directement liée à celle du double rouleau. Si des corrections sont nécessaires en fonction de la vitesse de travail, de la profondeur, de la quantité ou du type de résidus organiques, des manivelles de réglage sont situés sur la suspension (deux manivelles par segment de rouleau). Des disques étoiles au milieu évitent la formation de buttes. Tous les disques sont suspendus individuellement et fixés sur des élastomères. Ils peuvent s’escamoter vers l’arrière ou latéralement en cas d’obstacle.

Dans la pratique

Le Cruiser XL effectue un travail de qualité sur chaumes. Comme nous le savons, l’été dernier était extrêmement sec dans plusieurs régions d’Allemagne. La terre était dure et nous n’avons pu travailler qu’avec des socs étroits dotés d’une pointe carbure de 50 mm de large. En année normale, le premier passage se serait fait avec des socs patte d’oie de 200 mm de large. En outre, des socs étroits de 80 et 100 mm de large sont également disponibles avec ou sans pointe carbure. Avec une profondeur de travail de 6 à 7 cm, les dents avec socs étroits ont bien travaillé. Ils ont atteint la profondeur souhaitée avec une bonne capacité de pénétration. Nous n’avons pas observé de forts déclenchements des dents, cela est certainement dû à la pré-tension des dents qui s’avère payante en conditions difficiles. Dans ces circonstances, le tracteur de 600 chevaux trouvait également sa justification. Avec ces tracteurs de puissances supérieures à 500 chevaux au poids souvent proche des 27 tonnes, il convient de conserver un œil sur le poids total maximum autorisé de 40 tonnes.

Concernant l’entretien, le plan spécifie 60 points de graissage, principalement au niveau du châssis et des vérins de repliage. Les dents, les disques de nivellement et les roulements du double rouleau sont quant à eux dépourvus de graisseurs.

Notre conclusion

Avec le Cruiser 12 XL, HORSCH propose le déchaumeur superficiel avec dents à ressort le plus large du marché. Bien entendu, de telles dimensions nécessitent beaucoup de puissance – nous recommandons au moins 500 ch. Les dents sont également uniques sur le marché. Elles sont d’une part fixées au-dessus des poutres, ce qui augmente de façon positive la hauteur sous bâti. D’autre part, elles sont pré-contraintes, ce qui permet de les guider sans heurt dans le sol.

Grâce à l’essieu revolver, le cultivateur évolue sur son double rouleau et ses roues de support de grande dimension dans les fourrières. Un virage rapide en bout de champ est donc possible sans risque de basculement. La profondeur de travail se règle à l’aide de clips Alu positionnées sur les tiges des vérins. Cela devrait certainement être simplifié à l’avenir.

+ Débit de chantier élevé
+ Dents à ressort prétendu
+ Dégagement élevé
+ Manœuvres en fourrière en toute sécurité
+ Sécurité mécanique au transport
– Une seule possibilité de rouleau
– Réglage de la profondeur par clips

L’opinion des utilisateurs

Très bonne qualité de travail, mise en œuvre simple

La société agricole AGN mHH de Neuenheiligen exploite une unité de méthanisation de 1 600 kW et une stabulation de 1 500 animaux. Sur la surface de 3 100 ha, les agriculteurs cultivent principalement du blé, du colza, du maïs et de l’orge de brasserie. Depuis le printemps 2018, la ferme possède un Cruiser 12 XL, non seulement pour les déchaumages après moisson mais également pour les préparations de lit de semences printanières. En 6 mois, la machine a travaillé environ 4 000 ha.

‘‘La puissance de 600 ch du tracteur à chenilles Challenger n’est pas de trop pour le Cruiser 12 XL, sinon la vitesse de travail serait trop faible. Il faut travailler au moins entre 12 et 14 km/h. Un tracteur standard avec moins de chevaux ne ferait pas l’affaire. Par ailleurs, le tracteur à chenilles est bien adapté à notre région vallonnée. La qualité de travail du HORSCH Cruiser est vraiment bonne et nous sommes très satisfaits du débit de chantier. Nos chauffeurs  trouvent d’autre part que la machine est simple d’utilisation, indique le chef d’exploitation Monsieur Hesse.