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Semer dans le sens du vent

L’exploitation agricole Kotini est l’une des principales en Lettonie à produire des semences céréalières et légumineuses. Elle cultive également des cultures commerciales. Peu avant le début du printemps, terraHORSCH a rendu visite à Aldis Ločmelis, le propriétaire de ce domaine agricole.

En 1992, Aldis et son père se sont installés sur cette exploitation à Viļaka, dans la ville de Šķilbeni . Elle se situe dans la région de Latgale, à la frontière entre la Lettonie et la Russie. A cette époque, 12 hectares étaient cultivés en orge. A la fin du dernier millénaire, 360 hectares étaient cultivés et toute la récolte était transformée sur le site. Il y avait toujours plus de travail et pourtant les revenus restaient relativement faibles. De ce fait, il fallait changer de stratégie.  Pour l’agriculteur, c’était une évidence : « Il fallait travailler avec les nouvelles technologies sinon ça ne valait pas la peine de continuer ! »
Grâce à des investissements, Kotini est devenu l'un des plus grands producteurs de semences de Lettonie, avec une production de plusieurs milliers de tonnes par an.

Culture des champs

Kotini cultive 3 000 ha dont 2 000 en propriété. La taille des parcelles est en moyenne de 22 ha. Plusieurs espèces sont cultivées sur cette exploitation : blé, orge, seigle, avoine, colza, mais également des pois, des haricots et de l’herbe. Ce sont 70% de cultures d’hiver qui sont semées. L’agriculteur explique cette diversité : « Le plus important, c’est la rotation. Elle réduit le besoin en produits phytosanitaires et permet l'utilisation de techniques sans labour. La croissance des mauvaises herbes n’est pas favorisée et la vie du sol est conservée. De plus, la fenêtre d’actions pour les semis et la récolte sont plus longues, réduisant ainsi les pics de travail. »
Parfois, un semis direct dans les chaumes est pratiqué – et certaines parcelles ne sont plus labourées depuis bientôt dix ans – les techniques simplifiées sont généralement privilégiées. Un travail superficiel ameublit la terre et incorpore les résidus de récolte avec deux Focus 6 TD et un Cruiser 12 XL. Aldis Ločmelis explique leurs avantages économiques : « pendant le labour, nous utilisons 16 à 17 litres de carburant par hectare, contre 11 à 13 l avec le StripTill HORSCH. En effet, l'engrais est appliqué en même temps, il y a donc un seul passage. Il peut y avoir une perte de rendement si vous commencez à cultiver sans labour et si la rotation des cultures n'est pas encore optimale. Mais quand même, ça rapporte ! »
Au début, l’agriculteur n’avait le choix qu’entre la charrue ou la herse rotative, la technologie adéquate et l’expérience n’existaient pas pour travailler en semis direct. « Depuis que nous avons cessé de labourer, la structure et la santé de nos sols se sont améliorées. Il y a plus de vers de terre et de matière organique. Les plantes avec des racines n'absorbent pas directement l'engrais qui est d’abord transformé par les bactéries et les champignons du sol. De plus, lors du semis direct, la jeune plante développe des racines là où se trouvait la plante précédente. La plante y trouve également des résidus racinaires qui se sont déjà décomposés, apportant de la matière organique supplémentaire. La récolte suivante est simple et sans soucis grâce à la disponibilité en nutriments alors qu’en labour profond, avec des charrues ou des herses, ce fin réseau de micro-organismes utiles est détruit. S’l n’y a pas d’apports de nutriments, la plante n'aura pas assez de biomasse disponible » explique Aldis Ločmelis.

Sens du vent et espacement des lignes

Pour être performants et rentables, les agriculteurs doivent sans cesse réfléchir à des techniques différentes, parfois peu traditionnelles. Une de ces innovations est la disposition des rangs selon la direction du vent : « Le vent d'ouest prédomine ici. Nous semons donc les rangs d'est en ouest pour que le vent puisse pénétrer plus facilement dans les rangs et que l'excès d'humidité puisse se résorber. Cette technique réduit les agents pathogènes, et est particulièrement favorable aux espèces semées avec une faible densité. Les ressources gratuites de la nature - comme le soleil, l’eau et le vent - doivent être utilisées au maximum » souligne Aldis Ločmelis.
Une autre particularité de l’exploitation est le semis des cultures, réalisé avec un interrang de 30 cm, à l’aide d’un Focus HORSCH. L’agriculteur est très satisfait de ce matériel. Dès sa deuxième année d’utilisation, le colza, le seigle, le blé, le triticale, le chanvre, l'avoine et les haricots ont également été semés avec ce matériel, avec un espacement de 30 cm. « L'année dernière, nous avons essayé de semer de l'orge de cette façon. Au début, cet essai paraissait catastrophique, mais les épis se sont bien développés. Le stockage a également été facilité car par rapport à un interrang de 15 cm, il n’y a pas de verse. En revanche, nous conservons un espacement des rangs conventionnel pour l'orge de printemps et le lin, plus adapté » explique l'agriculteur.
Aldis Ločmelis a constaté qu'un espace de 30 cm entre les rangs est suffisant pour évoluer dans la parcelle sans abîmer les cultures. L’achat d'une bineuse HORSCH pour le désherbage mécanique des adventices est donc prévu pour bientôt. Cette technologie est particulièrement adaptée aux fermes biologiques, Aldis Ločmelis souhaite, à ce titre, convertir une partie de sa ferme.

Multiplication de semences

L’activité principale de Kotini reste la culture de semences. « Nous produisons des semences depuis la création de l'entreprise. Nos semences certifiées sont actuellement produites sur 2 200 hectares, mais cette activité n'est pas si facile à gérer car la demande change chaque année. Nous cultivons des semences aussi pures que possible et n’utilisons les produits phytosanitaires qu’avec parcimonie » explique Aldis Ločmelis. Kotiņi possède aussi de grandes capacités de stockage et de séchage. La ferme produit environ 3 000 t de semences par an. Avec 30 silos différents la capacité de stockage peut atteindre 7000 t.

Productions

L'exploitation transforme tout ce qui est récolté dans les champs. « Nous ne produisons de la nourriture qu'à partir de choses que nous cultivons nous-mêmes et dont nous sommes convaincus. La particularité de nos produits est qu’une variété est attribuée à chacun d’entre eux, pour garantir le même process et le même gout » explique Aldis Ločmelis.
« Nous analysons constamment les types de grains qui se comporte différemment » explique Aldis Ločmelis.
Tous les produits Kotini sont emballés avec des packagings transparents afin de laisser visible la qualité du produit. Les recettes et les conseils de préparation sont intégrés au packaging. Kotini produit également des aliments à destination de l’élevage - sans ajout de produits OGM. Ces produits sont vendus sur Internet et également dans les magasins d'alimentation bio.

Parc machines

La ferme possède onze tracteurs dont deux Case articulés à chenilles, quatre moissonneuses-batteuses, plusieurs chargeurs télescopiques et d’autres divers matériels. Au milieu de la cour, deux HORSCH Focus 6 TD font la fierté du propriétaire -  L’un possède des disques concaves pour le nivellement et l’autre un rouleau d’émiettement. L’équipement technique reste identique. « Depuis que nous travaillons avec HORSCH, nous avons moins de machines pour le travail du sol, ce qui réduit nos coûts », explique Aldis Ločmelis.
Les semoirs HORSCH ont une trémie principale pour les semences et l'engrais. Ils ont également une trémie optionnelle de 400 litres pour épandre un troisième composant si nécessaire. « Avec ces semoirs, nous implantons toutes les cultures, y compris les haricots. Nous labourions avant le semis mais depuis que nous travaillons avec HORSCH ce n’est plus le cas », explique le propriétaire satisfait.
Le HORSCH Cruiser 12 XL est une autre machine importante pour Aldis Ločmelis, puisqu’il incorpore les résidus de récolte avant le semis : « Cet outil peut évoluer jusqu'à 15 cm de profondeur, nous l’utilisons entre un et deux cm, jamais au-dessous de 4 cm de profondeur. Nous n’avons besoin que de nos déchaumeurs, semoirs, tracteurs, sarcleuse et pulvérisateur. Nous compléterons bientôt notre parc matériel avec une bineuse pour désherber mécaniquement les adventices. »

Et demain…

Le développement futur de l’exploitation est principalement orienté vers l'expansion de la gamme de produits transformés et la production de produits bio. « Nous prévoyons de certifier une partie de l'entreprise en agriculture biologique. En cessant d’utiliser des pesticides pour les haricots nous pourrons introduire une gamme de produits bio. Aujourd’hui, des gammes de produits végétariens, végétaliens et sans gluten sont à l’étude. Ces nouvelles productions sont particulièrement pertinentes pour répondre aux besoins de nombreux consommateurs. Nous voulons offrir aux gens ce qu'ils veulent - manger plus facilement et à moindre coût », résume ainsi Aldis Ločmelis sur sa philosophie d’entreprise.