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Priorité au client

HORSCH se focalise en priorité sur ses clients. Philipp Horsch explique à terraHORSCH ce que cela signifie exactement et nous précise l’influence que peut avoir le client.

 

terraHORSCH : Que signifie pour vous être « focalisé sur le client » ?
Philipp Horsch :
Pour moi cela signifie qu’au sein de l’entreprise, le client est toujours au cœur des préoccupations, peu importe le sujet. Cela concerne également tous les processus internes. Nous nous demandons sans cesse si ce que nous faisons peut être utile à notre client. Cela peut concerner de petits détails comme la facilité d’accès de notre service téléphonique ou les heures d’ouverture de notre entreprise. Nous savons par exemple que le client a besoin de nous à toute heure pendant la période du semis ou quand la saison des récoltes démarre. La préoccupation première est la satisfaction du client, il est de notre devoir de mettre l’accent en permanence là-dessus à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise et au sein de toutes les équipes. Nous évaluons en continu nos processus et essayons de les améliorer.

terraHORSCH : Pouvez-vous nous donner un exemple spécifique en rapport avec les produits HORSCH et leur technologie ?
Philipp Horsch :
Au cours des dernières décennies, nous avons souvent été amenés à aborder différentes problématiques, parfois même en amont du marché. Nous avions déjà étudié la problématique de la fertilisation directe dans le sillon et sous l’horizon de semis courant des années 1990. A la même époque, nous nous sommes également intéressés à la capacité des machines à gérer plusieurs produits en simultané. Nous nous inspirons encore aujourd’hui des nombreux développements de cette époque. Je pense par exemple à notre système de dosage. L’entraînement électrique livré de série était totalement innovant dans le secteur agricole à ce moment-là. Par ailleurs, nous étions les premiers sur le marché à pouvoir nous passer d’un agitateur sur le dispositif de dosage et à proposer de série un doseur compatible distribuant aussi des granulés d’engrais. Ce système de dosage est toujours un succès et est produit à grande échelle. Déjà à cette époque, la problématique de l’apport d’engrais était un sujet à fort potentiel. Pendant de longues années, nous nous sommes focalisés sur l’amélioration de l’efficacité de l’apport d’éléments nutritifs et ce, en étroite collaboration avec les clients. De nombreuses solutions ont été trouvées directement dans les champs en coopération avec les agriculteurs. J’en veux pour preuve que tous les cultivateurs ou semoirs sont désormais capables de distribuer de l’engrais. L’utilité pour l’agriculteur et les bienfaits pour l’environnement sont depuis toujours notre priorité. Préserver les ressources naturelles, augmenter les rendements et maintenir la bonne santé des cultures sont des points primordiaux.

terraHORSCH : Plusieurs de vos machines ont été développées en coopération avec vos clients. Quelle machine vous vient spontanément à l’esprit quand on évoque l’apport d’engrais ?
Philipp Horsch :
Voilà quelques années déjà que toute la réflexion autour de la problématique de la fertilisation a abouti au lancement du HORSCH Focus. Nous avions pu constater rapidement que la collaboration avec nos clients recelait un énorme potentiel.

Lors de la conception du HORSCH Focus, nous avons été fortement influencés par la thématique du strip-till. Bien avant cela, nous nous intéressions déjà de près au concept du strip-till pour le semis du maïs et avions effectué quelques essais sur notre parcelle expérimentale. Nous nous sommes très rapidement rendu compte que l’avantage premier de ce concept était la fissuration localisée et l’apport d’engrais ciblé. Combiner strip-till et semis dans une seule machine a fait naître le HORSCH Focus. Dorénavant, le HORSCH Focus compte parmi les semoirs les plus importants dans les régions à rendement élevé aussi bien en Europe centrale qu’en Europe orientale. Malheureusement, nous avions aussi dû constater pendant le développement du HORSCH Focus que nous ne pouvions pas toujours concrétiser tous les souhaits de nos clients.

terraHORSCH : Qu’est-ce qui vous a incité à vous intéresser de plus près à la fertilisation ?
Philipp Horsch :
L’origine de la réflexion autour de la fertilisation dans notre entreprise remonte aux années 80. A cette époque, nous avions réalisé quelques tests en apportant de l’engrais à base d’urée sur nos cultures de colza et constaté qu’en apportant l’engrais de manière ciblée, on pouvait produire un effet maximal avec un épandage minimal. Quelques années après, nous avons davantage poussé le développement, notamment en ce qui concerne le semoir Deltasem et les socs duett. Nous avons réussi à localiser de plus grosses quantités sans générer de brûlures. Nous constatons des effets importants, notamment avec les cultures de printemps. La tendance actuelle va, à nouveau, vers une réduction de l’apport d’engrais au moment du semis. Nous étudions de plus en plus les problématiques spécifiques de la fertilisation, notamment en fonction des différentes zones géographiques. L’apport d’engrais à plusieurs nutriments est un sujet primordial et très actuel qui ne cesse de gagner en importance. Le besoin est surtout de pouvoir moduler l’apport d’engrais complet en fonction des caractéristiques intra-parcellaires, voire même d’apporter chaque composant individuellement. Il y a quelques semaines, j’étais au Canada et j’ai pu discuter de l’avenir de l’agriculture avec quelques-uns de nos clients. Les agriculteurs canadiens pensent que la tendance va de plus en plus vers une fertilisation intégrant jusqu’à cinq composants. Pour moi, cela est un signe clair que les agriculteurs s’intéressent à nouveau aux effets obtenus par les différents éléments fertilisants. En tant qu’entreprise, nous avons bien sûr repris le sujet et en tiendrons compte lors de nos futurs développements technologiques.

 

terraHORSCH : Selon vous, comment pourra-t-on travailler de manière encore plus ciblée à l’avenir ?
Philipp Horsch :
Le besoin d’un travail de plus en plus précis dans les champs se fait sentir dans tous les domaines. La prochaine étape pour nous se nomme RowControl. Dans le principe, il s’agit ici d’une fonction SectionControl pour les semoirs pneumatiques permettant de réduire les zones de chevauchement en fourrière – donc de pouvoir travailler de manière plus précise. Nous avons élaboré de nombreuses solutions, comme par exemple le rotor de dosage segmenté, mais aussi et surtout la tête de distribution RowControl qui permet aux semoirs qui en sont équipés de pouvoir activer une coupure individuelle de chaque rang. Quand on va plus loin dans la réflexion, on peut très bien imaginer, avec un semoir à double trémie, d’activer ou d’arrêter la distribution d’engrais de manière ciblée voire carrément de pouvoir programmer la désactivation systématique de la distribution d’engrais dans les fourrières. Ce n'est un secret pour personne que nous travaillons actuellement au développement d’un épandeur pneumatique à engrais. Cet appareil sera également équipé de cette technologie, ce qui permettra un épandage ultra précis, notamment au niveau des bordures et des zones de chevauchement. Pour en revenir au semis, lors des semis de céréales, la précision en bordure du champ ou au niveau de la fourrière est essentielle. Les zones recevant trop de semences poseront toujours problème au moment du désherbage mécanique. Les vides représentent un emplacement idéal pour les adventices et graminées. Lorsqu’on sème avec l’aide du RowControl, on peut éviter ces deux cas de figure.

terraHORSCH : Quels sont les autres exigences des clients ?
Philipp Horsch :
L’optimisation de la profondeur de semis est un des sujets de prédilection entre nos clients et nous. L’objectif étant de pouvoir maîtriser au maximum la profondeur idéale en fonction des propriétés des sols. Les premiers pas ont déjà été faits dans ce sens et nous sommes en train de réaliser des tests grandeur nature. Jusqu’à maintenant, les essais ont été réalisés à partir de cartes de sol. Cela signifie que nous réglons la profondeur à l’aide de cartes d’application que nous avons élaborées en amont. La prochaine étape sera bien sûr le développement de circuits de régulation à boucle fermée afin que ce processus puisse être automatisé. Il existe déjà des idées innovantes portant sur un nouveau système de capteurs capable de reconnaître la structure du sol dans le lit de semences.

Une autre problématique importante est la protection des cultures. Poussés par les innovations technologiques existantes, la volonté de satisfaire pleinement les besoins du client est notre priorité absolue. Au travers du système BoomControl qui assure un pilotage de la rampe ultra précis, nous sommes des pionniers dans le monde entier – non seulement quant à la qualité de l’épandage, mais aussi en termes d’efficacité des substances actives. En raison de la forte demande, nous élargissons continuellement notre portefeuille de produits dans ce domaine. Le nouveau HORSCH Leeb AX vient compléter la gamme de pulvérisateurs trainés, en alliant simplicité des équipements et efficacité. Nous travaillons actuellement sur le développement d’un pulvérisateur à double essieu afin d’apporter des produits haut de gamme. Dans le domaine des pulvérisateurs, nous mettons en œuvre de nouveaux concepts en nous basant sur les retours et les évaluations de nos clients. Un bon exemple est le tout nouvel automoteur. Nous intégrons des composants techniques ultra modernes dans les nouveaux Leeb PT et développons dans le même temps une gamme complète d'automoteurs. Nous présenterons toute cette panoplie lors du prochain salon Agritechnica.

terraHORSCH : Dans quelle mesure pensez-vous qu’il est important d’agir en fonction des marchés et quel lien faites-vous avec le « focus client » ?
Philipp Horsch :
Aborder de nombreux sujets dans tous les domaines et à tous les niveaux de l’entreprise fait partie intégrante de notre ADN, nous encourageons activement cette approche diversifiée. La diversité est un acteur majeur dans notre société et constitue in fine la meilleure preuve de notre « focus client ». Nous n’offrons pas de solutions standards à nos clients, nous privilégions plutôt une écoute active et l’élaboration de réponses personnalisées aux besoins variés dans le monde. Nous nous positionnons délibérément sur une offre très large et tenons compte des spécificités régionales. Dans le même temps, nous poursuivons nos efforts d’amélioration dans le détail de nos produits existants.

terraHORSCH : Comment avez-vous réussi à intégrer, dès le départ, l’ADN de HORSCH dans un nouveau secteur comme les technologies de désherbage mécanique des cultures ?
Philipp Horsch :
Le désherbage mécanique n’est pas nouveau et nous étudions la problématique depuis de nombreuses années déjà. Il était clair depuis le début que nous allions nous en occuper nous-mêmes. Nous ne souhaitions pas racheter une entreprise active dans le domaine concerné pour nous y lancer. Nous agissons donc autrement que certains de nos concurrents. De cette manière, nous pouvons être sûrs que le produit fini est bien imprégné de l’ADN HORSCH. Pour développer un nouveau projet, nous nous intéressons d’abord aux attentes des agriculteurs tout en tenant compte de nos propres idées. Les réflexions menées par les agriculteurs et dans nos services internes finissent par converger vers un concept clair. Quand nous arrivons à ce stade du développement, le reste du processus suit très rapidement. Il est toujours important pour nous de pouvoir puiser dans nos connaissances acquises durant de nombreuses années et de pouvoir les mettre en œuvre si besoin est. En ce qui concerne les problématiques comme la longévité de la machine, la construction du châssis ou la stabilité de celui-ci, nous nous basons pleinement sur notre savoir-faire et notre expertise agricole.

Au niveau de la production biologique, il est primordial pour nous de pouvoir puiser dans l’expérience acquise sur nos propres parcelles. Par ailleurs, bon nombre d’agriculteurs bio aguerris nous accompagnent dans notre démarche et y contribuent activement en nous faisant part de leurs réflexions. En tant qu’entreprise, nous apprenons beaucoup de cette manière. Je suis convaincu que l’avenir est passionnant et qu’il renferme d’énormes opportunités aussi bien pour les agriculteurs que pour la filière de l'agroéquipement.